" ROLLMOPS LA LEGENDE DE SAUSHEIM ALSACE "

Rollmops, un cow-boy en Pontiac Sous son chapeau de cow-boy se cache André Berger. Mais si vous l'appelez André Berger, il risque de ne même pas se retourner. C'est « Rollmops » point, pour quasiment tout le monde, avec parfois le rajout du « manouche »,terme dont il est particulièrement fier.« Mon père était vannier ( yeniches ) ferrailleur,brocanteur , ma mère manouche ( circassiens les gens du cirque , moi je suis fils de ferrailleur. Et Rollmops, c'est un surnom de mes oncles. Petit, ma mère m'élevait seule et elle avait peur que les services sociaux me prennent. Alors elle me nourrissait beaucoup pour que j'ai l'air bien portant. Et mes oncles trouvaient que je roulais au sol comme un rollmops ! » Ce filet de hareng mariné, arrondi et piqué sur un cure-dent qui se consommait au zinc des bistrots prouve que Rollmops ne sort pas de la cuisse de Jupiter mais a bien roulé sa bosse pour être, aujourd'hui, une légende un peu cow-boy, un peu manouche et très rock'n'roll à l'Ouest du Rhin.L'homme est tombé dans la culture US via le stock-car, en rachetant des épaves de voitures américaines à des Suisses qui, chez eux devaient payer pour s'en débarrasser.« Dans les années 70, les voitures américaines c'étaient des voitures de manouches. » Il garde une première Corvette de 63, puis d'autres avec, à chaque fois, un autoradio exclusivement consacré à Elvis, Johnny, Chuck et Eddy, ses idoles. Rollmops entasse, accumule, fait la fête, roule en stock-car, bosse beaucoup, voyage chaque année aux USA jusqu'à ce que son corps « tire » le frein à main. « J'ai eu des pépins, alors j'ai revendu. J'ai juste gardé la Pontiac Chieftain de 1949. Je l'ai reçue, c'était un tas de ferraille. On l'a entièrement refaite avec des copains. » La Chieftain ressemble beaucoup à Rollmops. Elle est tout en rondeur, attachante, fiable, pas prétentieuse pour deux dollars. Une vraie voiture de cow-boy alsacien avec de culture manouche et yeniches et fier de l'être L'anecdote : Il y a cow-boy et cow-boy, même à Illzach. Rollmops est un vrai, avec son stetson sur la tête, ses santiags et surtout une passion pour cette culture qui l'a poussé à être un membre très actif des Westerners d'Alsace. « On a même un vrai village de cow-boys, à Staffelfelden », précise ce sacré bonhomme. Tellement plus vrai que vrai, que des cinéastes sont venus y tourner des films et séries